Kohler
Elisa
Peinture

"ELISA KOHLER OU LA MARCHE DU PELERIN

La peinture a été le grand moteur du travail de la vision jusqu’au début du XXe siècle.

Tous les territoires propres à ce médium ont été parcourus, questionnés, bouleversés, donnant à chaque fois une hiérarchie nouvelle aux modes de représentation.

Renouvelant non seulement les sujets de la peinture mais surtout notre relation au tableau.

Que conquérir encore, ou comment, dans ce champ aux confins immenses, inscrire sa singularité ? Comment avec ces outils qui pèsent leur poids de l’histoire insuffler du nouveau ?

Elisa Kohler, jour après jour, dans un rituel sans relâche, essaie de se frayer un chemin. Mais comment dégager sa subjectivité de formes et de couleur déjà toutes faites, toutes déjà connotées et faire que, malgré cela, elle expriment encore le moi ?

Refaire le chemin. Remonter le fil et traverser tel un pèlerin chaque recoin de la peinture.

Ici des images insolites, étranges, entre figuration narrative et évocations fantasmées dont le fil fuit à chaque fois que l’on croit tenir l’énigme.

Là des monochromes bleus, champs infinis de la surface,  plongeon de l’œil et du corps dans l’étendue d’une couleur. Eprouver sa qualité.
Par ailleurs chercher une structure, poser des termes simples,  recadrer le champ avec des formes géométriques élémentaires.

Travailler l’impulsion, la trace,  revenir au geste comme premier contact,  puis rythmes et mouvements.

Et puis il y a le doute, qui  pousse au continuel recommencement, comme si à chaque fois il fallait tout reprendre à zéro. Mais quel zéro ? Où ?

G.Richter disait que la peinture n’a rien à voir avec la pensée. Quand on peint, la pensée est peinture.  Peindre pour Elisa, c’est chercher un sens à travers la peinture.

Polke pensait qu’il devait y avoir quelque chose d’essentiel dans la peinture pour que les fous peignent sans qu’on le leur demande. Il y a de cette obsession chez Elisa Kohler, remplissant des pages et des pages, enregistrant telle un sismographe le passage de son temps.

Et le tableau alors ? Le tableau me paraît être un élément d’une série infinie de possibilités. Et c’est peut-être là que réside la singularité du travail d’Elisa Kohler : il n’y a pas un tableau mais des tableaux tels les cailloux du petit Poucet : des marques, pour-suivre son chemin."

Danielle Hubert

 

EXPOSITIONS

 

2009         « Peintures »,  Le Manoir, Cologny, Genève.

2006         Exposition dans le cabinet ostéopathe, rue de St. Léger, 1205 Genève

2006         Centre Ephémère, 78, rue Liotard, 1202 Genève

2005         Galerie 217, Croix de Rozon,  Genève

2005       « Trigramme », Galerie d’Art Deux Portes, 1202 Genève

2005         ICS, quai du Mont-Blanc 29, 1201 Genève

2003       « Timeless », Galerie Arcade Chausse-Coqs, 1204 Genève

2003         Galerie d’Art Deux Portes ,  1202 Genève

2003         Artquarium , 41, rue du XXXI déc, 1207 Genève

2002         Galerie d’Art Deux Portes, 1202 Genève

1988          Freizythuus  , Schlossgut, Muensingen, BE