29.02 – 28.03.2020

Oeuvres récentes

Véronique Déthiollaz et Michel Ludi
Galerie d'art Kaminska & Stocker
Rue de la Plaine, 22
1400 Yverdon-les-Bains
mercredi - samedi, 14h00 - 18h30
Vernissage

Véronique Déthiollaz dessine. Au pastel, parfois à l’encre, le plus souvent au crayon gris, qui est le premier peut-être, le plus simple moyen d’expression. Au début, c’étaient des paysages abstraits et métaphoriques, puis des îles inspirées de Böcklin. Aujourd’hui, ce sont des routes, des montagnes, des murs, des espaces, des mondes. Notre monde. Avec ses peurs, ses attentes, ses mélancolies.

Véronique Déthiollaz présente ici ses plus récents travaux. Des compositions qui transportent le spectateur dans des plaines dénudées, au bord de falaises immenses, ou sur des mers obscures, mais toujours sous des ciels lourds de nuages, des ciels mouvants, troués de ouate blanche sur fond anthracite. Un monde dont on ne sait s’il est du passé ou de l’après. Un passé nostalgique évoqué par l’apparition désuète d’une roulotte ou d’un petit théâtre nomade. Un futur fantasmé aux paysages vides, aux terres craquelées, sans aucun chemin. Ou encore un présent, mais délité, comme dans la série Miroir aux alouettes, où des écrans publicitaires en lambeaux persistent à attirer l’exilé au pied de murailles infranchissables.

Un monde crépusculaire, mais où perce toujours une lueur. Parce que la lumière n’est pas absente de ces compositions : un halo qui pointe à l’horizon et dans les interstices, un éclat vif qui émane d’une silhouette. Peu de présence humaine toutefois dans ces dessins. Seule la série des Voyageurs rappelle l’existence de ces hommes et de ces femmes rendus fantomatiques et dont la trace persiste avec quelques pauvres bagages abandonnés en route.

Un monde dessiné à la pointe du crayon, voilé, noirci à l’estompe, embrasé à la gomme, et surtout un monde effleuré, caressé, frotté du bout des doigts.