Inspirée par la littérature ainsi que par les réflexions de la philosophe Judith Butler sur la vulnérabilité en tant que socle de résistance, Rebecca Bowring cherche à capturer les instants où nos faiblesses nourrissent notre force et où le quotidien se transforme en acte courageux. Pour réaliser le travail Vers la rive, l’artiste a travaillé en étroite collaboration avec six femmes âgées entre 75 et 96 ans qui vivent à la Residenz au Lac, un établissement médico-social biennois.

Actrices et spectatrices de ce travail collectif, elles ont abordé au quotidien la photographie et l’écriture comme des vecteurs d’expression à la fois durables et fragiles, à l’intersection de mémoires singulières et collectives. Présentée en deux volets, au Photoforum Pasquart et à la Residenz au Lac, son installation invite le public à balader son regard dans des fragments de récits visuels et textuels délicatement assemblés, parfois superposés ou juxtaposés de manière à créer plusieurs strates de lecture. Entre le documentaire et la fiction, ce travail met en avant le pouvoir de l’image. Il est le fruit de rencontres profondes avec la réalité humaine, dans la simplicité du quotidien partagé : un travail qui invite à écouter, comprendre, partager, et à célébrer la beauté éphémère de chaque instant.

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A l’ère où l’image est de plus en plus mobile, immersive, plurielle et éclatée, où la modélisation du regard passe par l’écran et les plateformes numériques, la 27e édition des Journées photographiques de Bienne questionne le banal, l’ordinaire, le familier comme résistance face à la prolifération d’images sensationnelles qui s’imposent avec insistance dans nos vies. Le festival présente une génération de photographes émergent·e·s qui rend visibles avec délicatesse des phénomènes qui ont un impact sur notre environnement et notre quotidien, ou même les transforment, mais qui échappent à nos regards aujourd’hui si sollicités et parfois aveuglés.