Onglets principaux
Interior.ity
Sarah Watson
Rue Argand, 3
1201 Genève
Lundi sur rendez-vous
Ma - Mer - Ven
9h30-12h et 14h-17h30
Jeudi
10h-12h et 14h-18h
La Fondation WRP a le plaisir d’accueillir les artistes Nadia Merzoug et Sarah Watson pour l’exposition « Interior.ity » du
8 au 28 mai 2025.
L’exposition explore les manifestations de l’angoisse au sein des espaces intérieurs. Cette émotion oppressante,souvent diffuse, peut soudainement s’immiscer aussi bien dans la sphère domestique que dans le cadreprofessionnel. Elle surgit lorsque les tensions du monde extérieur franchissent nos seuils, troublant le sentiment desécurité que l’on associe habituellement à notre foyer. L’éco-anxiété, en particulier, se déploie avec une intensitéparfois déstabilisante, comme si des éléments organiques à l’étrangeté inconnue venaient à se faufiler dans noschambres à coucher et occupaient nos nuits blanches.
Nous associons spontanément l’espace domestique à un lieu de calme, protégé des menaces extérieures. Quant àl’espace de travail, il est généralement perçu comme un environnement structuré, rationnel et orienté vers laproductivité. Dans cette exposition, les artistes Sarah Watson et Nadia Merzoug renversent ces hypothèses simples :dans leurs réalisations, l’intérieur devient un lieu d’anxiété, rendu étrange.
Pour Sarah Watson, l’éco-anxiété prend sa place dans la routine domestique, alors que des objets curieux etfantasmagoriques s’insinuent dans le décor. Elle décrit ses sculptures comme des « échantillons » abstraits de paysagequi s’installent dans la maison, se faisant passer pour des objets décoratifs qui semblent vivants. En conversation avecdes objets de décoration d’intérieur du XXe siècle, ces sculptures en céramique apparaissent à première vue commedes formes d’organique plutôt simples. Cependant, leur processus de fabrication relève d’une grande complexité, ellessont soigneusement étudiées et conçues afin d’obtenir leurs surfaces lisses. Comme sorties de ses tableaux, qui sontdes fenêtres sur un paysage abstrait en mouvement, ses sculptures prolongent cette ouverture vers l’extérieur tout enrestant ancrées dans une réflexion sur l’intérieur.
Dans les estampes de Nadia Merzoug, l’ordre social se brise et se révèle dysfonctionnel et dominant. On se heurte àl’absurdité du monde professionnel, à l’espace intérieur dit moderne, au bureau, au smart office, à la répétitivité et latotale dépersonnalisation du poste de travail actuel, dans un univers compétitif. La superposition de l’agencement desbureaux révèle une réaction nerveuse, presque paniquée, aux pressions sociales et à la misogynie qui dominent cesenvironnements. L’ordre d’un point-perspective, lorsqu’il est répété, se transforme en un chaos de formes.Dans le prolongement de leurs univers respectifs, Sarah Watson et Nadia Merzoug réalisent pour cette exposition uneinstallation immersive en collaboration avec l’ébéniste David Marmilloud (Manivelle Ebénisterie). Ensemble, ilsconçoivent un espace qui matérialise les tensions psychiques et physiques des environnements de travailcontemporains.
Prenant la forme de deux bureaux en open space, cette installation évoque des postes de travail étroits, dénués deconfort et de personnalisation. Le visiteur y est invité à circuler dans un espace volontairement contraint, où le manque d’intimité et la pression spatiale rappellent l’univers impersonnel des bureaux modernes.